Cet essai cinématographique évoque l’une des pages les plus sombres de la période de décolonisation du Congo belge : l’assassinat de Patrice Lumumba, le premier Premier Ministre élu démocratiquement au Congo.
Cinquante ans après son assassinat, Patrice Lumumba revient hanter la Belgique.
À travers des rencontres, des commémorations et un retour sur les lieux, un haut fonctionnaire belge, Jacques Brassinne de la Buissière, qui fut présent à Élisabethville ce jour sanglant du 17 janvier 1961, tente de conjurer les fantômes du passé.
Outre le film, l’exposition présente différents objets qui proviennent des archives personnelles de Brassinne : des photographies des années ’60 et ’80 de diverses expéditions vers les ‘véritables’ endroits d’exécution, des publications de Brassinne sur le sujet, des objets historiques et des fragments sonores.
FID Marseille 2012
> Prix des Médiathèques
Le jury du Prix des Médiathèques était composé des médiathèques de : Orléans (Sarah Doucet), Vosges (Gaël Fromentin), Asnières (Cécilline Levenard)
Patrice Lumumba a joué un rôle décisif dans la libération du Congo du joug colonial. Peu après, trahi par ses proches et renversé, il est sommairement exécuté au Katanga le 17 janvier 1961. Si certains des auteurs de sa mise à mort sont connus, bien des questions demeurent. Où ce massacre a-t-il eu lieu exactement ? Qui y assistait ? Pour le compte de qui ? Quels en sont les responsables ?
Partant de ces points obscurs, Sven Augustijnen enquête. Pour le guider, un personnage insaisissable, le chevalier Jacques Brassinne de la Buissière, haut fonctionnaire belge, présent au Congo au moment des faits. Auteur d’une biographie de Lumumba, l’homme a consacré de nombreuses années à mener des recherches historiques sur cette période. Le cinéaste l’accompagne à la rencontre de témoins et de protagonistes. Entre vérité des faits, force de convictions de la parole des uns et duplicité possible des autres, entre Belgique et Congo, la caméra, ouvre large le champ. Elle scrute les décors, interroge les gestes et les regards, plongeant dans les zones incertaines de la vérité, dévoilant un en deçà du témoignage.
Rythmé par des extraits de la Passion de Jean-Sébastien Bach, puissantes bouffées élégiaques qui renvoient au martyr Congolais, Spectres invente un mode d’investigation inédit, qui s’autorise à interroger autant l’Histoire, ses acteurs vivants et ses fantômes, que la manière de l’écrire en rendant à tous, jusqu’à l’opacité, leur corps et leur terrible nuit.Nicolas Feodoroff / FIDMarseille
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